Qu’est-ce que Playa del Carmen, un plongeur inconnu, une peur bleue des cygnes et un job à risque ont en commun ? Tu le découvriras bien assez vite en lisant mon récit, qui, autant le dire tout de suite, ne sera pas une histoire d’amour à l’eau de rose ou un guide de conseils pour trouver le boulot de tes rêves. Tout commence dans la station balnéaire de Playa del Carmen, au Mexique, connue pour ses plages de sable blanc paradisiaques, ses sites archéologiques maya tels que Tulum ou Chichén Itzá, sa faune et flore impressionnante, ses nombreux spots de plongée sous-marine et sa vie nocturne animée. J’y ai vécu de nombreuses aventures mais une en particulier restera gravée dans ma mémoire à jamais. Celle qui m’a appris à affronter mes peurs, à me surpasser et surtout à me découvrir une nouvelle passion.
Mon job de rêve à Playa del Carmen
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il me faut revenir presque 15 ans en arrière et planter le décor. Les vacances d’été, il fait à mourir de chaud, une aire d’autoroute…mes parents décident de s’y arrêter et faire une pause, ne supportant plus d’écouter mon frère et moi nous disputer à l’arrière de la voiture. Alors qu’ils sont occupés à regarder la carte routière, je repère un étang un peu plus loin et m’y aventure afin de nourrir les cygnes avec mon sandwich. Du haut de mes 7 ans, je ne mesure pas bien la distance et finit par tomber dans l’eau, les volatiles blancs déjà en train de m’entourer dangereusement pour récolter leur dû. Je me rappelle encore leurs sifflements et la peur que j’ai ressentie. Heureusement, mes parents m’ont vite récupérée mais cela est resté une expérience traumatisante ! Depuis lors, l’eau et moi nous ne sommes pas exactement meilleures amies. Je préfère savourer un cocktail les pieds en éventail sur la plage que faire trempette. Mais voilà, à Playa del Carmen, éviter l’eau, c’est comme éviter les taxis jaunes à New York : mission impossible ! La vie marine et le magnifique corail de la mer des Caraïbes, les tortues d’Akumal, les dauphins de la réserve naturelle de Siaan Kan, la lagune de Bakalar…il y a tellement d’endroits à ne pas rater !
Lorsque je fus engagée comme PR dans un centre de plongée d’un complexe hôtelier, les choses se corsèrent. Sur papier, le poste était idéal : pas d’expérience de plongée nécessaire, connaissances de plusieurs langues obligatoire, repas compris, bonne ambiance et pourboires garantis. Et ce fut vrai ; dès les premiers jours, j’adorais mon nouveau job ! Quoi de mieux que de vendre des excursions à quelques pas de la plage, sous le soleil, avec des collègues internationaux sympas et des clients décontractés ? Seulement voilà… J’étais tout de même embarrassée de n’avoir jamais plongé ou même fait du snorkeling alors que je promouvais ceux-ci toute la journée. On m’avait clairement engagée pour mes compétences linguistiques et commerciales, pas pour mon CV de plongeuse. Cela devint plus ennuyant lorsque des clients me posaient des questions auxquelles je ne savais pas répondre. J’avais peur qu’ils commencent à se plaindre et que je perde mon job de rêve.
Les ennuis commencent…
« Qu’est-ce qu’on peut voir à 10 mètres de profondeur ? », « Tu sais s’il y a des requins-baleines à Cozumel ? », « Est-ce que je dois d’abord me préparer en piscine ? » …Les questions s’accumulaient et j’étais de plus en plus mal à l’aise. Comme je ne participais pas aux activités aquatiques, je ne gagnais pas beaucoup de pourboires. Lors de fêtes avec mes collègues, j’évitais d’aller me baigner, je préférais rester au bar et siroter ma Margarita. Jusqu’au jour où mon bien aimé, un instructeur de plongée venu d’Écosse, que j’avais rencontré quelques semaines plus tôt, me demanda ce qui clochait. J’étais gênée de lui expliquer la vraie raison du pourquoi et baragouinais quelques excuses mais ce fut comme un électrochoc ! Il fallait que je l’impressionne…Mon manager se fit une joie de m’inscrire à toutes les activités aquatiques qu’ils avaient en réserve : banana boat, leçons de surf, baignade dans les Cenote et…cours de plongée en piscine. Mes leçons de plongée dans la piscine du centre furent ma foi agréables surtout lorsqu’elles étaient données par mon cher et tendre. Je commençais même à les apprécier mais cela fut bref. Sur le tableau des horaires affiché, mon nom marqué à côté de « baptême de plongée sous-marine ». Oh non, la panique ! Je ne pouvais plus reculer et faire la poule mouillée.
Un baptême de plongée particulier
La veille de mon baptême, alors que nous dînions dans mon resto de tacos préféré sur la célèbre Quinta Avenida, je partageais mes doutes avec mon bien aimé et lui racontait enfin les raisons de ma terrible aversion pour l’eau. Il rit de mon histoire et me taquina en disant qu’il n’avait jamais vu de cygnes dans la mer des Caraïbes ! Dans cette atmosphère conviviale, le délicieux repas d’El Fogon et les beaux yeux de mon plongeur aidant, je me sentis moins angoissée. Il me rassura également en me confiant qu’il s’était arrangé avec notre manager pour que ce soit lui qui m’accompagne lors de ma plongée en mer. Je me sentais soulagée mais ce fut de courte durée…
Quelle ne fut pas ma surprise lorsque nous arrivâmes au centre de plongée le lendemain. Le manager avait une mauvaise nouvelle : mon petit ami devait remplacer un membre de l’équipe malade, qui n’avait pas pu venir travailler. On l’envoyait guider une excursion dans les Cenote de Tulum et de la plongée à Isla Mujeres. Une aubaine pour lui qui en rêvait mais une grande déception pour moi ! Cela dut se lire sur mon visage, et malgré ses encouragements ainsi que ceux de mes collègues, j’étais morte de peur. Mon baptême de plongée romantique comme je l’avais imaginé tombait à l’eau ! Parmi les autres participants sur le bateau, des enfants… je n’allais tout de même pas me ridiculiser devant des gosses ?! Le nom de mon instructeur m’était inconnu ; comment allais-je pouvoir plonger avec quelqu’un que je ne connaissais même pas ?
Surmonter ses peurs
Heureusement, alors que j’étais prête à renoncer et m’avouer vaincue, l’instructeur m’annonça qu’il était suisse et ne me quitterait pas d’une semelle. Le point positif ? J’aurais toutes les explications dans ma langue maternelle ! Alors oui j’aimais beaucoup mon copain, mais à l’époque, son accent écossais me semblait parfois incompréhensible. Je me sentis soulagée mais le plus dur restait à faire : me jeter à l’eau ! Pourtant, je n’avais plus le choix. Je me nourris de cette peur et adrénaline et me lançais. Je ne pensais plus qu’à une chose : profiter du moment présent et faire honneur à mon homme. Je gardais en tête mon objectif ; pouvoir raconter mon expérience aux clients et ainsi mieux vendre nos produits. Lorsque je sentais la panique refaire surface, je repensais à la phrase clé de mon copain « Never hold you breath and you’ll be fine ». Mon instructeur avait tenu parole et lorsqu’il voyait que je peinais à descendre en profondeur, il me prenait la main et me guidait.
Un moment magique
Ma première plongée fut magique. Une fois sous l’eau, on oublie tout. Je vis des raies, des hippocampes, une variété de poissons plus colorés les uns que les autres et même des tortues ! Moi qui m’étais faite un sang d’encre, la plongée s’avérait en fait plutôt facile. Il suffit juste de respirer naturellement et de profiter du paysage aquatique. Les coraux étaient incroyables ! Nous restâmes sous l’eau environ 45 minutes mais je ne vis pas le temps passer. Lorsque je sortis de l’eau, je racontai mon expérience à mes amis des étoiles plein les yeux ! Je n’avais qu’une envie : recommencer ! Je m’étais découverte une nouvelle passion et j’avais pu partager celle de celui que j’aimais.
Playa del Carmen en temps de Covid-19
Je recommande à quiconque de visiter Playa del Carmen, une ville incroyable, et surtout de s’essayer à la plongée sous-marine ! Malgré le Coronavirus, à l’heure actuelle (mai 2021), il est toujours possible de voyager au Mexique, sans à avoir à faire de test ou de quarantaine. Il faut juste remplir le formulaire d’entrée 12 heures avant ton vol et montrer le code QR à l’arrivée. Sur place, il faut bien sûr respecter toutes les mesures d’hygiène telles que le port du masque et la distanciation sociale. Les restaurants, magasins et centre de loisirs ont réouverts leurs portes avec quelques règles supplémentaires d’application. Si tu souhaites plonger, tu devras à présent bien réserver à l’avance mais aura l’avantage de partir en comité restreint (seulement 2 à 3 personnes max.). Tout le matériel sera nettoyé et les cours sont également donnés en petits groupes. À ton retour en Suisse, tu devras à nouveau remplir le formulaire d’entrée mais aussi montrer un résultat de test négatif. Je te conseille de t'informer au préalable sur les conditions de voyage au Mexique le site Web du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) ainsi que sur celui de l’ambassade mexicaine en Suisse. Et si toi aussi tu as vécu une expérience surprenante au Mexique, n’hésite pas à laisser un commentaire !